Qui connaît Théolepte de Philadelphie ? Quelques spécialistes d’histoire byzantine ou de spiritualité orthodoxe. Le personnage, déconcertant et fascinant, mérite pourtant d’être découvert.
Grégoire Palamas, le grand théologien orthodoxe du XIVe siècle, le reconnaît comme un de ses maîtres spirituels. Et pourtant les adversaires de la théologie palamite se réclament aussi de lui. Moine de la tradition hésychaste, évêque d’une cité d’Asie Mineure perdue en territoire turc, membre influent du synode de Constantinople, Théolepte est capable de subtilité diplomatique, ainsi quand il encourage l’empereur à appeler « frère » le sultan du Caire, mais aussi bien de ruptures fracassantes, avec l’empereur ou le patriarche de Constantinople, lorsqu’il juge la foi en danger.
En 1307, la jeune épouse de l’héritier du trône se retrouve veuve à seize ans. Désemparée, elle se tourne vers l’évêque de Philadelphie, l’ami de sa famille. Théolepte guide ses premiers pas dans la vie monastique et devient ainsi le père spirituel du monastère double du Sauveur Philanthrope, à Constantinople, que la petite princesse a bien du mal à diriger.
C’est le père spirituel qui fait l’objet de ce volume. Les lettres de Théolepte à la princesse devenue moniale ont été éditées en 1994 à Brookline (Massachussetts) par Angela Hero. Ses discours et homélies l’avaient été en 1990, à Toronto, par R. Sinkewicz. Ces deux éditeurs accompagnaient leurs éditions d’une traduction anglaise.
Les lecteurs de langue française n’avaient jusqu’à présent accès qu’à quelques extraits publiés dans la Philocalie. La présente traduction leur ouvre ces textes à la fois vivants, concrets et spirituels, témoins de la grande tradition de la prière du cœur.
Numéro interne: T-003