Essai sur la théologie mystique de l’Église d’Orient
La tradition orthodoxe n'a jamais voulu établir une distinction nette entre la mystique et la théologie, entre l'expérience personnelle des mystères divins et le dogme de l'Église. La théologie n'a pas pour objet une connaissance abstraite sur Dieu, mais la préparation de l'homme à l'union avec Lui. Ainsi, plutôt que de tenter de percer le mystère au moyen de l'entendement, elle doit tout au contraire provoquer une transformation intérieure de notre esprit, afin de nous ouvrir à l'expérience mystique. Toute théologie tend alors à la vie mystique, celle-ci n'étant rien d'autre que la vie spirituelle chrétienne. Croyant, de tradition orthodoxe, Vladimir Lossky évoque ce qui est le plus intime et le plus précieux de sa foi : Dieu, la Trinité, l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'œuvre du Fils et du Saint-Esprit dans l'Église et l'ultime destinée de l'homme. Écrit il y a maintenant plus de soixante ans pour tous ceux qui désirent pénétrer l'univers spirituel orthodoxe, cet " Essai sur la théologie mystique " jouit d'un rayonnement extraordinaire. Un livre phare de la théologie chrétienne contemporaine qui demeure, encore aujourd'hui, d'une étonnante actualité.
Numéro interne: L-007, L-027
Plus d'info →Le Sens des icônes
L'art de l'icône a fait voyager jusqu'en Russie de grands maîtres tels que Matisse ou Picasso. C'est dire sa puissance d'attraction. Mais, au-delà de cet intérêt qualifié ou de la vogue plus superficielle et moins avertie dont l'icône est l'objet, la question du mystère des saintes images reste posée. Ecrit par Vladimir Lossky, auteur de l'Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient et Léonide Ouspensky, auteur de la magistrale synthèse sur La Théologie de l'icône, ce livre fait figure de classique sur le sujet. Sa première édition, au début des années 1950, fut une véritable révélation : les Russes de l'émigration faisaient connaître leur patrimoine. Au cœur de celui-ci, l'icône que le monde occidental allait découvrir pour ce qu'elle est vraiment. Nul mieux que les maîtres qu'on va lire ne peut introduire à l'intelligence de cette forme d'art si particulière. Non seulement ils connaissent et habitent la tradition orthodoxe, la théologie et les intuitions spirituelles dont se nourrit l'art de l'icône, mais ils savent y faire entrer le lecteur occidental. Etranger à ce patrimoine, celui-ci est toujours menacé par le danger d'un exotisme superficiel. Un sain dépaysement est la condition pour entrer dans l'intelligence du mystère de l'icône. En effet, l'icône ne relève pas de la seule critique artistique, encore moins de la sentimentalité. Ses formes sont conditionnées par la sagesse théologique et spirituelle de l'Eglise orthodoxe. Elles relèvent d'une démarche qu'on ne peut qualifier autrement que contemplative. Au fondement de la tradition iconographique, il y a l'Incarnation même de Dieu, selon l'enseignement du VIIe concile œcuménique. Dieu s'est fait humain pour la joie et la déification de l'homme. Cette " déification " est perceptible chez les saints. Les théologiens byzantins ont souvent considéré la vocation du peintre d'icône à parité avec celle du prêtre. Voué au service d'une réalité plus haute, il exerce sa profession comme un prêtre. La liturgie - l'" authenticité spirituelle " de l'icône, son pouvoir mystérieux, presque sacré, de convaincre - ne dépend pas seulement de l'observance rigoureuse des règles de l'art de l'icône, mais aussi de la ferveur du peintre. L'art dialogue ici avec l'ascèse spirituelle. En d'autres termes, tant du point de vue de celui qui la fait que de celui qui la regarde et la vénère, les enjeux de l'icône sont théologiques et théologaux. Théologiques parce que l'icône est un écho visuel de l'Incarnation, un relais, la prédication vivante de l'Eglise, une traduction en image de la connaissance théologique et spirituelle. Théologaux parce que cette connaissance ne peut rester lettre morte : le message de l'Evangile a un impact existentiel direct sur son destinataire. il vise à une transformation vitale, une entrée en sainteté. Le livre comporte une section sur la technique de la peinture de l'icône; elle précède la partie centrale de l'ouvrage où sont décrits les principaux types d'icône. Outre la présentation détaillée de l'iconostase de l'église russe, on trouve l'explication de cinquante-huit types d'icône - dont dix sont consacrés à la vierge - avec un nombre égal d'illustrations ; on notera plus particulièrement cinquante et une icônes reproduites en couleurs, dans toute leur splendeur. Jusqu'en des temps récents, les icônes de Russie étaient inaccessibles. impossibles à photographier ou à reproduire. C'est pourquoi le choix des sujets qui doivent permettre de percevoir les traits principaux de l'iconographie orthodoxe est surtout tributaire ici d'exemples pris hors de Russie. Un bon nombre de musées et de collectionneurs privés en Europe et en Amérique ont spontanément mis leurs collections à la disposition des auteurs. Ajoutons enfin que le livre offre la reproduction d'icônes superbes jamais publiées ou inconnues du grand public.
Numéro interne: O-004
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