Homélie par p. Laurent

A la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, après les louanges joyeuses de Anges, des bergers et des sages venus d’Orient, il fût entendu gémissements, tristesse et pleurs. Des innocents furent tués dans l’espoir d’un seul prince de ce monde de tuer le roi annoncé. Aujourd’hui aussi nous sommes encore dans la joie de la fête de Nativité de notre Seigneur Jésus Christ. Et pourtant autour de nous, nous voyons de la misère, du découragement, de la maladie, de la souffrance. Nous voyons désolation et guerre. Nous voyons des innocents tués. Nous apprenons que le Christ est venu nous sauver « une fois pour toutes », que pour nous hommes il a revêtu notre humanité, mais pourtant nous sommes encore dans la souffrance, le monde entier est encore dans la souffrance.

« Que fait Dieu ? », pensons-nous souvent. Combien de fois nous vient l’idée folle que le Christ nous a laissés tomber. A cette question l’archimandrite Aimilianos de bienheureuse mémoire, cite et commente un extrait de l’Evangile apocryphe de Thomas :

 Le Christ « jouait dans une pièce élevée. Un des enfants qui étaient avec lui, est tombé du haut de la terrasse et il est mort. Les parents de l’enfant arrivent et accusent le Christ : « C’est toi qui l’as tué. » – N’est-ce pas notre cas ? Combien de fois, quand nous souffrons, n’avons-nous pas l’impression que le Christ nous ôte la vie. Votre enfant tombe malade et meurt. Et vous dîtes : « Mon Dieu, alors que tu aurais pu le sauver, tu me l’as repris ! » Le cœur humain s’exprime toujours ainsi. – Que fit le Christ ? « Il sauta de la terrasse, et d’une voix puissante il cria à l’enfant mort : « Zénon ! Est-ce moi qui t’ai jeté en bas ? » Et l’enfant, se relevant, répondit : « Non, Seigneur, tu ne m’as pas tué, tu m’as ressuscité. » Les parents louèrent Dieu et se prosternèrent devant Jésus. » (Archimandrite Aimilianos, De la chute à l’éternité, Catéchèses et discours, 5, Editions Ormylia, 2006, pag. 56)

Nous devons vivre avec la ferme assurance qu’à travers tous les évènements qui nous arrivent quotidiennement, Dieu agit pour nous. Il saisit toutes les occasions pour s’approcher de nous. La vraie question est de savoir comment chacun d’entre nous répond au soin que Dieu nous porte. Employons-nous notre liberté et notre intelligence pour accueillir son Amour ? Ou détournons-nous le regard de Sa présence ? Joseph et Marie était à l’écoute de Dieu, avec confiance ils vivaient et acceptaient les difficultés qui se présentaient à eux, l’âme en paix. Tout le contraire pour Hérode. Attaché à son pouvoir éphémère, les yeux détournés de Dieu, il s’agite et se met en colère à la simple nouvelle qu’un roi est né.

Le Christ est né ! Accueillons-le dans notre vie avec empressement.

Amen