Archiprêtre Dr. Georgios Lekkas.
Le récit des Miracles de Jésus par les Saints Évangélistes a pour but de nous apprendre comment nous approcher de Jésus-Christ pour recevoir de lui ce dont nous avons le plus besoin. Tous ceux qui ont cherché la guérison auprès du Seigneur pour eux-mêmes ou pour leurs proches avaient atteint un point de désespoir absolu. Ils avaient épuisé tous les moyens et rien ni personne ne pouvait les aider. Mais dans leur totale faiblesse – une forme de dépouillement qui ressemble un peu à la Kénose du Dieu-Homme Jésus – , ils n’ont pas laissé les ténèbres de leur désespoir les engloutir, mais ils ont activé ce qui leur restait, à savoir leur liberté de se tourner avec toute la force de leur âme brisée vers le Dieu-Christ. Tout d’un coup, le miroir de leur âme, vide de toute espérance mondaine, a été inondé d’une espérance totale en Lui, le Sauveur, de sorte que les pouvoirs divins du Seigneur – son Amour – pouvaient sans entrave accomplir le Miracle. Les interventions miraculeuses du Sauveur entraînent généralement l’extase de ceux qui sont les destinataires du Miracle. Le Miracle permet à ses bénéficiaires de voir comme à travers une fissure la nature divine du Seigneur qui l’a accompli, et cela déstabilise complètement la personne ou les personnes qui l’ont demandé, car alors qu’elles ont demandé un miracle de guérison, elles voient le miracle du Dieu vivant se révéler à elles dans la chair. Les bénéficiaires du Miracle ont maintenant une deuxième chance de mobiliser leur liberté. Ils peuvent soit saisir le miracle de leur guérison physique et partir, soit revenir par besoin pour rendre grâce au Seigneur. Les guérisons miraculeuses que le Seigneur opère restent, c’est-à-dire incomplètes, jusqu’à ce que la personne guérie revienne rendre grâce à Jésus-Christ. Le Seigneur accomplit ses Miracles non seulement par pitié pour une faiblesse physique ou un handicap, mais surtout par pitié pour la distance qui nous sépare de Lui. Le but des interventions miraculeuses du Sauveur est donc de restaurer notre relation avec Lui. Le rétablissement de cette relation présuppose notre action de rendre grâce au Sauveur. En entrant dans une relation d’action de grâce envers le Seigneur, Sa vie devient notre vie, nos dimensions existentielles s’élargissent de plus en plus, de sorte qu’à partir d’un certain moment, il importe moins de savoir si l’on est en bonne santé physique ou non, mais si l’on est avec le Seigneur ou non. Définitivement guéri est, ainsi, celui qui, par son action de rendre grâce au Seigneur pour tout, a rétabli sa relation ontologique avec Celui-ci et peut désormais vivre dans la Paix. En conséquence, si le Miracle du siècle à venir est la Doxologie, le Miracle du siècle à présent consiste à remercier, si possible sans cesse, le Seigneur. Dimanche, Luc VII, 27.10.24.