par p. Laurent, homélie sur Mt 14:22-33

Chers frères et sœurs,

Après le miracle de la multiplication des pains et des poissons, le Seigneur Jésus Christ envoie ses disciples traverser la mer de Galilée. Les disciples montent dans une barque. La nuit étant tombée, ils sont confrontés à une tempête. Ils se battent contre les eaux déchaînées, et se sentent livrés à eux-mêmes, comme abandonnés de Dieu. Etonnés de voir le Maître s’approcher d’eux, ils pensent apercevoir un fantôme. Etonnés de voir le Christ s’approcher d’eux, car peut-il être présent dans la tempête, dans l’adversité, dans les difficultés ? Nombreux sommes-nous à nous sentir abandonner dans les tempêtes de la vie, la guerre, la maladie, l’affliction. Dieu est pourtant bien présent en ces moments de douleur, car Il est le seul vrai remède à toute souffrance. La souffrance n’est-elle pas justement le fruit amer de la séparation avec Dieu ?

Pierre, dans un élan de désir de Dieu, en s’oubliant soi-même, en s’abandonnant à Dieu, s’empresse de courir sur l’eau à la rencontre de Jésus. Il cherche à combler le gouffre qui le sépare de Dieu. Un instant il devient dieu par grâce, il marche sur l’eau. Nous voyons à cet instant toute la force d’un homme uni à Dieu. Mais un instant plus tard nous voyons la grande fragilité de l’homme qui détourne son regard de Dieu. Pierre regarde les grandes vagues et prend peur. Il perd la grâce dont il était revêtu un instant plus tôt, et, dans le doute, sombre dans l’eau. Quelle fragilité !

Est-il donc possible à l’homme de combler le gouffre qui le sépare de Dieu ?

A l’homme seul, non. Mais à l’homme qui s’écrie du fond du cœur : « Seigneur, sauve-moi ! », Dieu étend la main et le saisit pour le tirer vers Lui. Rendons grâce à Dieu et Sa grande miséricorde.

Amen