Par l’Archiprêtre Dr Georgios Lekkas
Le Christ est à nos côtés par l’Esprit Saint, nous lui demandons de nous aider dans nos difficultés et nous avons souvent l’impression qu’il ne répond pas à notre demande. Qu’est-ce que l’aveugle du passage évangélique d’aujourd’hui possédait de plus que nous qui lui a permis de voir sa demande immédiatement exaucée ?
Tout d’abord, cet aveugle a reconnu de toute la force de son âme que Jésus est le Messie dont David a annoncé la venue. Ensuite, la douleur psychique à cause de sa cécité physique était si grande qu’elle l’a poussé à aller presque au-delà des limites de lui-même, et certainement au-delà des limites imposées par le conformisme de la société dans laquelle il vivait, afin de pouvoir rencontrer le Seigneur spirituellement. Enfin, au moment crucial où le Seigneur lui pose la question « Que veux-tu que je fasse pour toi, mon enfant ? », cet aveugle sait exactement ce qu’il veut et il le veut de tout son être, la guérison de ses yeux.
Nous aussi, nous supplions le Seigneur, comme l’aveugle, et en effet avec les paroles de la prière de l’aveugle : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Des dizaines de fois, nous répétons « Seigneur, aie pitié » lors de nos Offices dans notre église mais aussi seuls à la maison. L’aveugle du passage évangélique d’aujourd’hui nous enseigne exactement comment nous devons nous adresser au Christ si nous voulons nous aussi trouver notre lumière !
Si nous nous adressons au Christ avec la foi et la persévérance d’un petit enfant envers son père, si nous nous adressons au Christ avec une foi inébranlable qu’Il est le Fils de Dieu et qu’Il peut donc effectivement avoir pitié de nous par le Saint-Esprit, si nous nous adressons au Christ avec la certitude inébranlable qu’Il est le seul à pouvoir nous aider et qu’il n’y en a pas d’autre pour nous sur toute la Terre et dans tous les univers, si nous nous adressons au Christ non pas avec la prétention d’avoir droit à son aide, mais avec la conscience de notre misère et avec la ferme certitude que, tels que nous sommes, personne d’autre et nulle part ailleurs ne peut nous sauver d’autant de passions que les nôtres, si toute notre existence devient un cri dirigé vers Lui comme le but exclusif de notre existence et la seule garantie fiable de notre salut, alors il est impossible de ne pas être entendus.
Lorsque nous nous adressons au Christ de cette manière, nous ne voulons pas seulement ceci ou cela, mais notre Lumière, c’est-à-dire le Christ. Le Christ n’est pas seulement le moyen d’atteindre ceci ou cela, le Christ est tout et nous voulons le Christ parce que nous voulons tout. En atteignant ceci ou cela, il nous manquera toujours quelque chose, alors que lorsque nous sommes avec le Christ, non seulement nous avons tout comme Lui, mais nous voulons aussi tout offrir aux autres comme Lui. Ainsi, pauvre est celui qui veut toujours plus et riche est en vérité seulement celui qui veut tout donner !
Chaque fois que nous disons « Seigneur, aie pitié », en vérité nous demandons la béatitude de la Vie du Père et du Fils et du Saint-Esprit afin que rien ne nous manque ni dans cette vie ni dans la vie après. Amen. / Dimanche , Luc XIV, 3. 12.23