L'auteur de L'anthropologie du geste met en question l'hégémonie d'une civilisation de style écrit qui tend à s'imposer comme la civilisation unique. Pour lui, le livresque masque les abîmes souterrains de l'homme où se révèle ce qu'il y a de plus humain. Ainsi s'acharne-t-il à dénoncer les scléroses conceptuelles qui résistent au jaillissement de la vie. Chaque être humain reçoit la pression que le cosmos exerce sur lui, non seulement la reçoit mais l'assimile et la mime spontanément selon un rythme unique qui est le sien. Ces pages qui seront une révélation pour beaucoup sont une leçon de réalisme. Si Marcel Jousse est traditionnel en ce qu'il croit à la nécessité d'un sol où s'enracine le langage, et se situe ainsi aux antipodes d'un Bultmann ou d'un Levinas, il est révolutionnaire en ce sens qu'il prend le parti de l'oralité. Malgré certaines apparences, la parole, partout dans le monde, est réprimée, souvent écrasée. En rendant manifestes les sources concrètes de la connaissance, Jousse fait ouvre de libération. Son ouvre, profondément originale et qui bouscule les catégories, s'irradie dans toutes les directions et apporte un nouvel éclairage en de nombreux domaines.
Numéro interne: J-001