(suite)
Ce jour-là, une assemblée générale extraordinaire convoqua tous les paroissiens, en présence de l’évêque. Après y avoir fait rapport des questions des uns et des autres, j’y ai communiqué ma décision, dans une lettre intitulée « Sur le chemin de l’obéissance ». Une trentaine de paroissiens décidèrent ce jour-là de prendre avec nous le chemin de l’exode, dans l’espoir de retrouver bientôt la pleine communion avec l’Eglise Orthodoxe universelle.
Un mois plus tard, en février 1995, je me trouvais à Ermeton avec quatre paroissiens pour une retraire organisée par la Fraternité orthodoxe de la région bruxelloise. Cette retraite était animée par le Père Syméon (ndlr. aujourd’hui évêque Syméon de Domodedovo) du monastère Saint-Silouane de Saint-Mars de Locquenay. Il nous parlait de saint SIlouane : les exploits de sa jeunesse, l’anecdote célèbre de l’omelette aux cinquante œufs, sa conversion, son départ pour l’Athos, son obédience comme économe, les grandes grâces reçues et l’épreuve terrible de la perte de la grâce, ses enseignements sur la prière, la persévérance, l’amour des ennemis, la compassion pour tous les êtres. Cette rencontre avec ce saint que, depuis quelques années, j’avais seulement aperçu fut presque tangible, et nous remplit d’une grande joie. Certes, il y avait encore la tristesse de nous être séparés de frères et de sœurs que nous aimions sincèrement, et d’avoir quitté une paroisse où nous avons reçu beaucoup, et il y avait aussi l’appréhension d’un avenir que nous ne connaissions pas. A la suite d’une longue conversation que nous avons pu avoir avec le Père Syméon à la fin de cette retraite, nos craintes se sont transmutées en espérance !
(à suivre)