Archiprêtre Dr. Georgios Lekkas.

Le miracle du rétablissement de la santé du paralytique du quatrième dimanche après Pâques a pour caractéristique particulière le fait que le paralytique de ce passage évangélique n’avait non seulement aucune foi dans le Christ en tant que Fils de Dieu le moment qu’Il l’a rencontré, mais il semble qu’il ignorait même Son existence.

 Ce miracle n’a pas été demandé au Christ par le Paralytique ou par quelqu’un qui connaissait ses difficultés, mais le Christ l’a accompli, voulant se révéler en tant que Dieu-Homme à quelqu’un qui ne Le connaissait pas. La révélation de Jésus au Paralytique se fait donc d’une manière qui rappelle la révélation de Dieu-Homme Jésus à l’Apôtre Paul sur le chemin de Damas.

Qu’est-ce que le Seigneur a vu chez le Paralytique pour qu’Il se révèle à lui et le guérisse ? De toute évidence, sa patience et son espérance en Dieu. Le paralytique voyait de temps en temps un autre homme tomber le premier dans l’eau, et comme il n’avait personne pour l’y jeter, c’est le Dieu-Homme Lui-même qui est venu le guérir.

 Il y a des personnes que l’épreuve des tentations fait perdre complètement leur foi, et il y en a d’autres que l’épreuve des tentations fait voir Dieu comme leur seule espérance. Ce dernier cas est celui du Paralytique.

Il était là, près des eaux, sachant qu’il n’y avait personne qui s’intéressait suffisamment à lui pour le jeter dans les eaux avant les autres. Il était là sans espoir en aucun homme. Il était là uniquement parce que la croix qu’il avait endurée l’avait amené à n’espérer qu’en Dieu. Sans cette espérance en Dieu, le Paralytique n’aurait eu aucune raison de se trouver là où il avait vu tant d’autres être guéris. L’espérance du paralytique en Dieu, fruit de sa patience dans sa longue épreuve, a manifestement été perçue par le Christ et Il est venu le sauver en tant que Dieu-homme.

En général, Jésus n’accomplit pas de miracle si la personne concernée n’est pas suffisamment mûre d’un point de vue spirituel pour changer sa vie par la suite. Souvent, nous demandons un miracle d’une sorte ou d’une autre et cela ne se produit pas parce que le Christ nous protège contre quelque chose de bien pire si nous ne sommes pas encore prêts à changer notre vie après l’accomplissement du miracle.

Autrement dit le Christ veut que Son miracle change notre vie pour que nous puissions entrer dans la joie de Son Royaume même avant de mourir. Bien au contraire, nous demandons le plus souvent des miracles sans être spirituellement préparés à les accueillir à travers notre repentir, et nous risquons ainsi de perdre la vie éternelle si le miracle que nous demandons venait à s’accomplir.  

Le Christ permet que nous tombions dans la tentation et il souffre de nous voir souffrir, mais il ne supprime la tentation que lorsqu’il voit que la supprimer nous rendrait meilleurs. Nous demandons le plus souvent la suppression d’une épreuve pour ne plus souffrir provisoirement, mais Lui ne consentira à notre demande que s’Il est sûr que la suppression de la tentation ne nous fera pas courir un danger encore plus grand, celui de souffrir éternellement.

Le paralytique en question était prêt à la fois pour le miracle de la révélation du Dieu-Homme et pour le miracle de sa propre guérison, comme le montre le fait qu’il a entrepris la tâche de témoigner qui est Jésus et ce qu’Il a fait pour lui auprès de ceux qui doutaient de Sa divinité. Mais le plus grand de tous les miracles est de vivre ouvert de façon permanente au miracle de la Présence divine éternelle, qui constitue la résurrection, la vie et le repos éternel tant des vivants que des morts.

25.5.2024.