Il y a beaucoup de souffrance dans le monde, il y a beaucoup de détresse parmi les peuples. Aussi au sein de notre Eglise, de notre paroisse, de nos familles, il y a des pleurs et des cris. Peu importe l’origine de cette souffrance, c’est un autre sujet, mais elle est bien présente. Chez des enfants, des jeûnes, des parents, des moines, des laïcs, des prêtres, des hommes et femmes d’autres confessions. Ne sommes-nous pas tous d’une ou l’autre façon souffrants ?
Au cœur de l’Evangile de ce jour, le Seigneur nous présente un magnifique remède à la souffrance des hommes, à la souffrance de notre prochain, à la souffrance de nos frères et sœurs. La prière. Oui, la prière pour autrui est un immense don que notre Seigneur miséricordieux nous fait. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant peut par sa prière à notre Seigneur Jésus Christ, dans un élan de charité, venir au secours de ses parents, de ses enfants, de ses amis et par extension de chaque habitant de cette planète, non pas de ses propres forces, mais par grâce du Saint Esprit. La prière pour autrui est un bel acte de charité. Nous lisons dans cet Evangile que même une prière à notre Seigneur qui est basé sur une foi qui n’a pas encore saisi tout le mystère de l’Incarnation, « aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David », et non pas encore « aie pitié de moi, Seigneur, Fils de Dieu », a la capacité de trouver réponse chez notre Seigneur Jésus Christ. N’importe quelle prière ? Une prière faite avec foi, naissante, balbutiante ou pas, avec le cœur, et maintenu avec persévérance.
Avec quelle intensité prions-nous pour les autres ? Y mettons-nous la même intensité que cette femme païenne ? Trop souvent, je crois, nous prions avec réserve, nous en gardons sous la pédale. Jésus, dans son amour pour l’homme, a partagé entièrement notre souffrance, Il a pris sur Lui le péché, la souffrance du monde jusqu’à en mourir sur la Croix. Il est là notre exemple. Quand nous prions pour nos frères, sommes-nous avec Jésus sur la Croix ? Continuons-nous à prier comme la femme Cananéenne quand bien même nous avons l’impression de ne pas être écoutés, quand bien même nous nous sentons humiliés et rejetés ?
Voyons les fruits de cette prière de la Cananéenne, fruits qui sont seulement les miettes qui tombent de la table du Royaume. « Oh ! que ta foi est grande ! Que tout se passe pour toi comme tu le veux. ». La confiance que la Cananéenne a mis en Jésus Christ surpasse tous les remèdes que l’homme peut appliquer seul. Sa prière, par grâce de Dieu, suffit pour guérir sa fille des démons. Alors posons-nous la question. Nous qui sommes baptisés, qui faisons part du Corps du Christ, qui partageons Sa table, qui recevons bien plus que des miettes qui tombent de la table, où reste notre prière assidue pour le secours de nos prochains ? Quelle potentialité n’y-a-t-il pas dans la prière de l’Eglise, à condition de sortir de notre tiédeur.
Dimanche prochain nous entrons dans le Triode, dans la période de pré-carême. Sur le chemin vers la Pâques du Seigneur, gardons en mémoire, quand nous prions pour nos frères et sœurs, l’icône de Vendredi Saint, le Christ crucifié, et essayons, chacun à notre mesure, de prendre part, par nos prières, à la souffrance de nos prochains.
Amen