Homélie de l’archiprêtre dr. Georgios Lekkas
Dimanche Mathieu XII, 27.8.23.
Le jeune homme de l’Évangile d’aujourd’hui (Mathieu 19, 16-26) qui est tombé aux pieds du Seigneur Jésus était quelqu’un qui avait un bon cœur et de bonnes intentions.
Depuis son plus jeune âge, il avait observé tous les commandements de la loi de Moïse concernant les relations de l’homme avec son prochain : Il n’avait jamais tué personne, n’avait jamais commis d’adultère, n’avait jamais volé, n’avait jamais manqué à son serment, avait honoré son père et sa mère et avait aimé son prochain comme lui-même.
Mais le Seigneur omniscient, qui voit le cœur de chacun de nous, a vu que ce jeune homme, tout en ayant atteint tous les objectifs de la Loi sur le plan moral, était encore en retard sur le plan spirituel, parce qu’il n’avait pas encore réussi à garder le premier commandement, c’est-à-dire aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit, de toute sa force et, finalement, de tout son être. Il semble que ce jeune homme faisait le bien plus par devoir moral que par amour.
Pour entrer dans la Joie de l’Amour de Dieu, pour nous laisser pénétrer complètement par sa Grâce, le Seigneur Jésus-Christ nous demande de nous libérer de tous nos attachements, de nous tourner vers lui comme notre Seigneur et notre Dieu de tout notre être, de haïr même notre propre moi mauvais et ses passions, de rejeter tout ce que le Seigneur n’aime pas sur nous-mêmes et de courir vers lui, spirituellement pauvres et nus de tout ce qui nous sépare de lui, pour ne faire qu’un avec lui.
Le jeune homme de l’Évangile d’aujourd’hui avait au moins un attachement connu, ses richesses. L’attachement à la richesse se retrouve non seulement chez les riches, mais aussi chez les pauvres. Il y a aussi des pauvres qui s’attachent à la richesse, tout comme il y a des riches qui ne s’attachent pas à leurs richesses et qui aiment les partager, comme l’ont fait de nombreux saints de notre Église. Mais ce jeune homme n’était pas seulement riche, il était aussi attaché à ses richesses.
Le père Zacharias, du monastère du Saint Jean le Baptiste à Essex, en Angleterre, écrit dans l’un de ses derniers livres que l’attachement de l’esprit à quoi que ce soit d’autre que Dieu provoque l’obscurité de l’esprit. Notre esprit est fait pour adorer Dieu tout entier, en devenant un avec notre cœur, comme nous le lisons dans le livre de l’Apocalypse, lorsque les saints anges et les saints hommes adoreront Dieu sans cesse de tout leur être. Mais lorsque notre esprit est obscurci par notre attachement aux idoles, nous perdons la capacité d’adorer le Seigneur. Au lieu d’adorer le Seigneur, il adore des idoles : les richesses, les gloires, les acquisitions, la reconnaissance des autres, les beautés de ce monde, et bien d’autres choses encore.
Le Seigneur ne nous demande pas nécessairement de quitter le monde dans lequel nous vivons, mais d’y vivre sans y être attachés, par amour pour le Dieu qui l’a créé. Lorsque nous aimons le Christ, tout est beau, notre âme chante d’amour et veut le remercier pour tout. Nous voulons alors faire le bien, non pas pour être reconnus par les autres, mais uniquement pour plaire au Christ et nous ne voulons rien faire de mal pour ne pas attrister son Amour.
Frères et sœurs, le Christ est le meilleur de nous-mêmes, priez pour que nous l’aimions comme nos cœurs en ont besoin. AMEN