Chers frères et sœurs,

Ce que nous recevons de Dieu, et tout bien nous recevons de Dieu, nous le recevons en partage. Dans la parabole des talents le Seigneur nous exhorte à faire grandir ce qui nous est confié.  Non pas pour amasser nos richesses dans un grenier comme le riche dans la parabole du riche insensé. Non pas pour en faire usage dans l’unique objectif de se faire plaisir, comme le riche dans la péricope de ce jour. Non pas pour nous en enorgueillir comme le pharisien dans la parabole du pharisien et publicain. Non, nous sommes appelés à en faire partage avec notre prochain. La multitude de dons, de talents, de richesses, qu’elles soient matérielles, immatérielles, spirituelles que le Seigneur a partagée de façon diversifiée et inégale à travers les hommes, est l’occasion qui nous est donnée pour exercer notre amour, pour le faire grandir. Amour qui signifie renoncer à soi-même pour se donner à autrui.

Car au cœur de l’enseignement de notre Seigneur, il y a l’amour. Ne dit-Il pas que les deux commandements les plus importants sont l’amour pour Dieu et l’amour pour notre prochain. Les deux sont différents, mais indissociables. Rappelons-nous l’hymne à l’amour de saint Paul ! « Quand j’aurai le don de prophétie, la science de tous les mystères et de toute la connaissance, quand j’aurai la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien ». L’apôtre et évangéliste Jean nous dit dans son 1ier épître « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas. » Saint Porphyrios nous dit la même chose : Une chose est nécessaire dans notre vie, c’est à dire l’amour et l’adoration du Christ ensemble avec l’amour pour notre prochain. C’est seulement en communion avec les autres hommes, avec le Christ à la tête, que nous pouvons acquérir la miséricorde, le Salut et la vie éternelle.

Ne nous laissons donc pas emporter dans l’indifférence et l’insensibilité envers autrui, car cela reflète d’une indifférence au Salut. Notre prochain est le moyen qui nous recevons pour combattre cela. Notre prochain est en quelque sorte une porte d’entrée pour pleinement accueillir la Parole de Dieu et acquérir le Saint Esprit. N’est-ce pas source d’espoir pour nous tous car chaque rencontre est une opportunité qui nous est donnée.

Si le riche n’est pas condamné pour sa richesse, mais pour ce qu’il en a fait, il en est de même avec la pauvreté de Lazare. Ce n’est pas le simple fait d’être pauvre qui est source de Salut. Son nom signifie en Hébreu « Dieu me vient en aide ». En se contentant au plus indispensable, aux miettes, Lazare est l’image de l’homme qui s’en remet tout entier au secours de Dieu, quelles que soient les circonstances.

Amen