Chers frères et sœurs,

La péricope de l’Evangile de ce jour fait partie d’un dialogue entre notre Seigneur Jésus Christ et Nicodème, un pharisien disciple du Christ. C’est un dialogue riche en enseignement. Dans le passage que nous lisons aujourd’hui, l’Eglise nous invite à nous préparer à la fête de l’Exaltation de la Précieuse Croix.

Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel. La voie vers le Salut passe par le Christ. Il est le Seul et l’Unique qui nous montre le chemin vers le Royaume Céleste. C’est en s’abaissant jusqu’à descendre aux enfers pour S’en relever, Vainqueur, que le Christ permet à l’homme de revenir vers Dieu le Père. Il est ainsi notre unique point de repère.

Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle. Dans le livre des Nombres nous lisons le passage de l’Ancien Testament auquel se réfère le passage ci-haut.  « … le peuple perdit courage en chemin. Le peuple se mit à critiquer Dieu et Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte ? Pour que nous mourions dans le désert ! Car il n’y a ici ni pain ni eau et nous sommes dégoûtés de ce pain de misère ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents brûlants qui le mordirent, et il mourut un grand nombre de gens en Israël. Le peuple vint trouver Moïse en disant : « Nous avons péché en critiquant le Seigneur et en te critiquant ; intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents ! » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur lui dit : « Fais faire un serpent brûlant et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve. » Moïse fit un serpent d’airain et le fixa à une hampe et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve. » (Nombres 21, 4-9). Moïse, en élevant le serpent de cuivre, sauva, par la grâce de Dieu, les juifs mordus par les serpents d’une mort immédiate, mais temporelle, à la seule condition que les juifs regardèrent le serpent d’airain. Le Christ, élevé sur la Croix, nous sauve de la mort éternelle, à la seule condition de croire en Lui. Moïse anéantit l’effet du venin de serpent ; le Christ écrase le venin de la Mort éternelle, le péché ! Comme le serpent d’airain n’avait pas de venin, ainsi le Christ est exempt de tout péché. Cloué sur la Croix, Il prend sur Lui tout le venin de l’homme déchu pour nous permettre de retrouver le chemin du Royaume.

Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Dieu est Amour. Il donne son Fils unique. Il se donne à nous, afin de nous permettre d’avoir la vie éternelle. Non pas dans la contrainte, mais dans le respect de l’homme fait à Son image. Dans l’amour afin que par l’exemple de son Fils nous arrivions à Sa ressemblance. Le Fils, dont tout péché est absent, se fait crucifier pour nous. Que devons-nous donc faire, nous qui sommes plein de péché ? Croire en Lui, mettre notre confiance dans le Seigneur et par conséquent vivre en Christ !

Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui ne croit pas en Lui, se condamne lui-même, d’avance, par son propre choix.

Quelle est donc cette vie en Christ que nous sommes appelés à vivre ? Nous la connaissons tous, intellectuellement, mais nous peinons à l’accomplir car nous avons les yeux tournés vers le bas. Et c’est là que l’Eglise intervient pour nous. Elle nous appelle par son action à tourner notre cœur vers le haut, vers le Seigneur, comme nous le chantons dans la Divine Liturgie. Ne nous pensons pas être capable de vivre en chrétien en restant loin de l’Eglise, car c’est une illusion maléfique. Vivre au sein d’une paroisse est un premier pas pour ne pas oublier de fixer nos yeux spirituels sur le Fils de l’Homme élevé pour notre Salut.

Amen